Les vins de Bordeaux à la table des puissants

Atouts diplomatiques, cadeau entre puissances ou vin préféré des dirigeants historiques, les vins de Bordeaux se sont, depuis toujours, invités sur la table des puissants. On vous raconte trois anecdotes sur le sujet pour briller en société !

La Reine Elisabeth II : entente cordiale et Château d’Yquem

Un bon repas et de bons vins sont toujours le gage d’une soirée réussie, qu’elle se déroule entre amis, entre collègues, en famille, ou en l’honneur d’un pacte diplomatique entre deux nations ! Au début du 20ᵉ siècle, l’Entente Cordiale entre la France et le Royaume-Uni, signifiée par la signature d’une série d’accords, acte le rapprochement entre les deux pays et se concrétise par un repas d’exception.

Pour célébrer cette entente qui dure, à chaque visite de la Reine d’Angleterre Elisabeth II, un repas était donné en son honneur. Et quoi de mieux, sur la table, qu’un Château d’Yquem accompagné de foie gras ? En effet, la reine était particulièrement friande des Vins de Bordeaux, et en particulier de ce Sauternes d’exception. Elle le décrivait d’ailleurs, à Georges Pompidou, comme « un mélange enchanteur de ce qui est, à la fois, semblable et différent dans nos deux pays ». 

La présence de ce vin lors de ces dîners protocolaires relevait presque d’une importance géopolitique ! Son oubli aurait pu froisser la reine et donner à ce repas de célébration une tout autre saveur. Pour l’anecdote, une bouteille de Pétrus s’était également retrouvée à la prestigieuse table de la reine Elisabeth II pour son mariage avec le Prince Philip en 1947.

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Banquet d'État organisé dans la salle de bal en 2011, lorsque la reine Élisabeth II a accueilli le président Barack Obama.© Lawrence Jackson

Kennedy : cadeau de marque et soft power

En France, le vin comme la gastronomie peuvent se révéler de véritables outils de soft power. En mai 1961, le président De Gaulle reçoit son nouvel homologue américain, John Fitzgerald Kennedy pour sa première visite d'État. À l’occasion, et pour entériner l’entente entre les deux nations, une bouteille de Pétrus est servie lors du dîner. Une attention opportune sachant que le président américain raffolait de ce Pomerol. Il se dit d’ailleurs qu’il ne servait que du Pétrus à ses invités.

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Les présidents Kennedy et de Gaulle, à la sortie du Palais de l'Élysée (John Fitzgerald Kennedy Library, Boston/Wikimedia Commons)

Thomas Jefferson : passion dévorante et déclaration d’amour

Près de deux siècles avant qu’une bouteille du Château d’Yquem ne fût posée sur la table de la Reine Elisabeth II, une autre personnalité historique a voué une passion pour ce vin. En effet, en 1787, Thomas Jefferson, alors ambassadeur des États-Unis en France, entreprit de faire le tour des grandes régions viticoles françaises. Parmi les vins dégustés, Thomas Jefferson, se prit d’une véritable passion pour le Château d’Yquem. A son retour aux États-Unis, il en fit ainsi rapatrier plus de 70 bouteilles. C’est le seul vin de Bordeaux qu’il posa à la table de la Maison Blanche, pour George Washington. Une véritable déclaration d’amour à ce grand vin de Bordeaux !

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Château d'Yquem dans toute sa splendeur © Benjamin Z.

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